Covid-19. Un lien « possible » entre le vaccin Janssen (du groupe américain Johnson & Johnson) et de rares cas graves de thromboses.
Il y a 12 heures
Les cas de thromboses atypiques relevés aux États-Unis ne remettent pas en cause le rapport bénéfice-risque du vaccin, estime l’Agence européenne des médicaments.
Huit cas de thrombose atypiques (dont un mortel) associées à un taux bas de plaquettes sanguines, survenus dans les trois semaines après une vaccination avec Janssen, ont été signalés aux États-Unis, entraînant la suspension du vaccin outre-Atlantique. Aucun cas n’a été signalé en Europe, précise l’Agence européenne des médicaments (Ema), mais le vaccin commence seulement à y être distribué. Huit cas sur sept millions de vaccinations : l’effet secondaire grave est très rare, mais « va être inscrit sur la notice d’information du produit », souligne Emer Cooke, directrice de l’Ema.
L’Agence européenne des médicaments confirme que le lien bénéfice-risque du vaccin reste positif. Si les effets adverses sont apparus en majorité chez des femmes de moins de 60 ans, l’Ema ne donne pas d’instruction aux États pour ajuster leurs recommandations.
Ces effets sont similaires à ceux relevés avec le Vaxzevria d’Astrazeneca, suggérant une réaction immunitaire de même nature. Pour l’heure, l’Ema n’a pas relevé de tels effets avec le Spoutnik V, qui utilise la même technique du vecteur viral. Mais « nous n’en sommes qu’au tout début de l’analyse des données de ce vaccin », souligne Emer Cooke.
Comment sera distribué le vaccin Janssen ?
La France a déjà reçu une première livraison de 200 000 doses de Janssen la semaine dernière. Ces doses ont été « poussées au maximum dans le circuit logistique jusqu’aux grossistes répartiteurs » en attendant l’avis de l’Agence européenne des médicaments, indique le ministère de la Santé. Dans la foulée de cet avis, le ministère espère une recommandation de la Haute autorité de santé « en milieu de semaine ». Elle précisera notamment si ce vaccin reste bien destiné aux plus de 55 ans. Ensuite, le ministère table sur « des livraisons en officine samedi et une vaccination dès le début de la semaine prochaine ».
AstraZeneca suscite-t-il toujours de la défiance ?
Apparemment oui, au vu des créneaux réservés aux enseignants et forces de l’ordre restés vacants ce week-end. Seules 73 % des doses ont été utilisées la semaine dernière, en médecine de ville. C’est le canal privilégié par le ministère pour tenter d’apaiser la défiance à l’égard de ce vaccin, en misant sur le « dialogue de confiance » entre le médecin et son patient. « On ne peut pas, collectivement, se permettre de faire l’impasse sur le déploiement d’un vaccin qui permet de sauver des vies », explique le ministère de la Santé.
Quid du vaccin Moderna ?
Jusque-là uniquement disponible dans les centres de vaccination, le vaccin Moderna va incessamment être expérimenté « en ville » (pharmacies et généralistes) en Moselle. 6 000 doses ont été reçues. Ensuite, à partir de mai, 30 000 à 40 000 doses par semaine seront administrées au-delà du département. « Une montée en charge sur l’ensemble du territoire aura lieu en juin » et s’accélérera durant l’été, précise le ministère. Elle devrait être concomitante avec l’ouverture de la vaccination à la population générale, à partir du 15 juin.
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